Qui se souvient qu’autrefois, Marseille fut le centre d’une véritable petite industrie du jouet ? […] L’exposition « Massilia Toy » présente près de 500 jouets créés à Marseille entre la fin du XIXe siècle et la fin des années 1970. Une collection rare, réunie par deux brocanteurs passionnés, Christophe Feraud et Bruno Cirla.
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Massilia Toy c’est le nom d’une exposition sur les jouets naguère fabriqués à Marseille qui s’est tenue au MUCEM du 5 décembre 2019 au 1er mars 2020.
Nous n’avons pas eu l’occasion de découvrir cette exposition en chair et en os, mais la semaine dernière en feuilletant le numéro de juillet 2020 du magazine Antiquités Brocante, j’ai découvert que les éditions du MUCEM avaient sorti un catalogue de l’exposition. Je me suis empressée de le commander pour rattraper partiellement notre absence de l’exposition.
Ce catalogue est en fait un très joli livre de 256 pages de 17 X 13 cm à la couverture rouge toilée.
Préfacé par Jean-François Chougnet, le Président du MUCEM, l’ouvrage débute par une interview de Bruno Cirla et Christophe Féraud, les deux collectionneurs marseillais commissaires de l’exposition.
On y apprend que de la fin du 19ème siècle aux années 70, il y avait dans la cité phocéenne une véritable industrie du jouet et que la plupart des entreprises fabricantes étaient de petites structures familiales qui n’ont pas résisté aux bouleversements économiques de la seconde moitié du 20ème siècle.
Les jouets fabriqués à Marseille d’abord en bois puis en métal et enfin en plastique étaient alors destinés essentiellement aux petits garçons : avions, petites voitures, jeux de construction, camions, bateaux, trains, jeux scientifiques, etc….

Pour les petites filles on trouve tout de même quelques jouets bien spécifiques comme les petites épiceries, les cuisines et surtout la célèbre petite machine à coudre MaCousette.
De superbes planches présentées par marques constituent la suite et l’essentiel de l’ouvrage.
J’ai particulièrement été sensible à l’épicerie marseillaise en bois de 1930 de H. Cusco, à la mallette de luxe « ciné Egda » de 1937 et autres jouets optiques, à l’avion « Le Jaguy » et sa boîte illustrée du Château d’IF et de la vierge de Notre-Dame-de-La-Garde par Modalu en 1957, à la jeep « suiveuse du Tour de France » des établissements Joyax en 1953 et au camion des sapeurs-pompiers de Marseille dans la série des « vieux tacots » édité par Vamoo dans les années 60.
L’univers du voyageur interplanétaire créé par GPM dans les années 50, à l’époque des débuts de la conquête de l’espace, m’a également intéressée.
Les animaux mécaniques de Vamoo en 1964-65 ont réveillé le souvenir d’un petit lapin sauteur qui m’avait offert dans ces années-là. Acheté à Luçon en Vendée, je ne saurais dire s’il était marseillais de naissance.

Enfin le livre s’achève par un index des jouets exposés par marques.
Je regrette fort de ne pas avoir pu voir de près tous ces jouets qui, pour certains, portent avec fierté la marque de leur origine, mais j’apprécie de pouvoir garder un souvenir durable de cette exposition et surtout de jouets du passé et d’entreprises aujourd’hui disparues.
Si vous aussi avez envie de connaître ou de retrouver ces fabricants marseillais de jouets d’un autre temps, Massilia Toy est disponible au prix de 26 € à la librairie du MUCEM sur place ou en ligne.