Des poupées Bella dans les années 1990 ?

A la fin des années 1990, alors que la collectionnite aiguë avait déjà frappé notre famille et que je feuilletais les catalogues de fin d’année pour préparer ma liste au Père Noël, une poupée a particulièrement attiré mon attention.

Je ne jouais déjà plus vraiment à la poupée et celle-ci n’était ni particulièrement jolie ni particulièrement bien habillée mais à côté d’elle figurait un logo « Bella » rose dont les lettres s’étiraient en spirales.

A l’époque, nous savions déjà très bien que l’aventure Bella s’était terminée en 1984 à Perpignan. De plus, le logo n’avait rien à voir avec celui des « véritables » poupées Bella et cette poupée ne ressemblait à aucun modèle connu mais la curiosité a été la plus forte.

En dépit du peu d’enthousiasme de ma famille, j’ai longuement insisté pour avoir cette poupée. Je voulais voir ce qu’il en était, ce que j’allais recevoir et je crois que j’avais au fond de moi l’espoir un peu fou que la Redoute (ou les 3 Suisses, je ne me souviens plus) ayant retrouvé un stock d’authentiques poupées Bella au fond d’un entrepôt avait décidé de les vendre pour Noël.

Quand je l’ai finalement découverte « en chair et en os » au pied du sapin, la déception a été terrible : il n’y avait plus mention de la marque Bella nulle part, ni sur la poupée, ni sur ses vêtements. Le tout venait directement de Chine et s’est révélé d’assez piètre qualité : l’un des pompons fermant le manteau s’est désagrégé le soir même de Noël. Déçue et déjà grandette, j’ai remisé cette poupée dans un coin.

Mais depuis quelques mois, elle a recommencé à m’intéresser et à m’intriguer et j’ai cherché à l’identifier. D’abord parce que je l’ai de nouveau croisée dans des catalogues vintage ou sur ebay et puis parce qu’en feuilletant l’annuaire professionnel des fabricants de jeux et jouets pour l’année 1994, j’ai découvert tout à fait par hasard que la marque Bella était alors encore exploitée.

A la rubrique « poupées et poupons », on trouve parmi les fabricants une firme Bella sise avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, BP 106, 39302 CHAMPAGNOLE cedex. Malheureusement, le nom du dirigeant n’est pas mentionné et la marque n’ayant pas acheté d’espace publicitaire, on ne trouve aucune photo de ces poupées au fil des pages…

Cela m’a conduit à aller faire un petit tour dans la base marques de l’INPI où j’ai découvert qu’il n’y avait pas usurpation d’identité : la marque Bella a bien été légalement acquise entre 1984 et 1989 par Giraud-Sauveur Loisirs (une filiale de Jouef) à Champagnole. En 2009, la marque est renouvelée par PES CREATION (nouvelle identité de Giraud-Sauveur Loisirs), 12 Rue du Cap Vert, 21800, QUETIGNY.

Le renouvellement du dépôt d’une marque se faisant tous les 10 ans, nous saurons très prochainement si la marque est encore en vigueur.

En revanche, je n’ai pas réussi à trouver la trace des poupées commercialisées sous la marque Bella par Giraud-Sauveur Loisirs et je ne sais pas du tout à quoi elles ressemblaient. La firme avait-elle également racheté les moules ou bien se contentait-elle de conditionner et de commercialiser des jouets importés ?

Il est intéressant de noter qu’à la même époque, la famille Giroud avait cédé l’exploitation des moules et de la marque à un fabricant et c’est ainsi que d’authentiques poupées Gégé ont été produites et vendues au début des années 1990.

Au terme de mes recherches, j’ai finalement appris que ma poupée n’avait, à priori, pas de lien avec la marque déposée par le groupe Giraud-Sauveur Loisirs. Il s’agirait d’une poupée chinoise de marque Lotus. Elle porte dans la nuque le logo LIC ainsi que le chiffre 8802.

Aujourd’hui, la déception de ce soir de Noël 1998 ou 1999 étant loin, je trouve cette poupée de 42 cm au corps bourré plutôt jolie même si les finitions laissent effectivement à désirer : ses chaussures, un poil trop grandes étaient directement « cousues » à ses pieds au moyen de ces petits liens en plastique servant à fixer les étiquettes sur les vêtements.